La Patagonie, suite

Depuis Ushuaïa direction maintenant le nord vers la Patagonie Magallanica. Plusieurs étapes au programme, entre Chili et Argentine dans ce qui constitue le début de la Cordillère des Andes. Des paysages de fjords, lacs, plaines et montagnes nous attendent !

Etapes à Punta Arenas et Puerto Natales côté Chili, et El Calafate et El Chaltén côté Argentine (pour ceux qui ont la flemme de chercher les villes sur maps =p)

Trajet vers Punta Arenas

Nous quittons Ushuaïa au petit matin en bus pour rallier la ville de Punta Arenas au Chili. Ce sont 11h de trajet qui nous attendent (une grande partie en bus, mais pas seulement). Nous laissons derrière nous les reliefs pour passer progressivement à une immensité de plaines jaunes-grises où paissent Guanacos (sorte de lamas), moutons et vaches. Par-ci par-là un renard touffu qui observe. Nous longeons la côte atlantique Argentine, puis nous nous dirigeons jusqu’à la frontière Chilienne à San Sebastián. On réalise que les chiliens sont très stricts au passage de la douane, on ne doit pas passer avec des produits d’origine animale ou végétale… Mais il nous reste un paquet de fruits secs ! Et on n’a pas encore mangé les empanadas achetées le matin !! Heureusement il y a un peu de route entre la sortie d’Argentine et l’entrée au Chili, on avale nos empanadas et le chauffeur de bus nous dit que les fruits secs ça passe (après qu’on en ait déjà mangé une grande quantité), ouf !

S’en suit une lente remontée vers le Nord, cap sur le détroit de Magellan, on traverse encore ces plaines découpées par des kilomètres et des kilomètres de clôtures. Parfois on aperçoit un îlot arboré et quelques maisons groupées formant l’Estancia.

Paysage typique au bord des routes (on n’a pas réussi à prendre la photo avec les guanacos)

Finalement on arrive au Détroit de Magellan, la traversée se fait avec un grand ferry où monte le bus. L’eau du détroit est d’un bleu pâle laiteux. Soudain, depuis le pont du bateau, on aperçoit des taches noires rayées de blanc qui nagent sous la surface… Des dauphins !! Et plus précisément des Dauphins de Commerson, une espèce endémique de Patagonie. Ils sont 5 ou 6 et suivent le ferry en sautant jusqu’à ce que l’on accoste. Belle parenthèse dans ce long périple !

Belle surprise des dauphins de Commerson

Ayant passé le détroit de Magellan nous ne sommes désormais plus en Terre de Feu mais en Patagonie Magallanica. Nous rallions ensuite (et enfin) la ville de Punta Arenas !

Punta Arenas

Première ville Chilienne où nous nous arrêtons donc pour 2 jours. Des maisons basses recouvertes de tôle, de beaux monuments et un port donnant sur le détroit.

Mauvais temps sur Punta Arenas

Pour le premier jour ce sera direction Isla Magdalena au large de Punta Arenas. L’objectif est d’aller observer les Manchots de Magellan. Un trajet de 1h30 en bateau calme et à l’approche de l’île, encore des dauphins ! Un peu différents des précédents car plus sombres. On commence alors à être blasés des dauphins… 😉

On débarque sur l’île à pied pour cheminer au « milieu » des manchots. (On est tout de même bien encadrés et surveillés par les gardes du parc et il faut suivre un sentier délimité).

Eh bien il y a plein plein plein (plein) de manchots partout, des terriers tous les mètres (oui oui, leurs nids sont comme des terriers qu’ils se creusent, et ils reviennent au même chaque année !). Ils ne sont pas farouches du tout et prennent le soleil.

Après 1h sur l’île, il est temps de repartir (snif). Le retour en bateau se déroule sans anicroche comparé à la dernière fois (la mer est bien plus calme) !

A part l’excursion, nous avons eu l’occasion de visiter la ville :

  • Musée d’histoire naturelle de la Patagonie, très instructif
  • Le cimetière de la ville, typique de l’Amérique du Sud
  • Marché du port pour manger des produits de la mer
  • Visite des rues et places historiques
  • Resto bien sympathique, avec entre autre la dégustation d’un bourguignon de Guanaco (très bon). On a même laissé notre marque sur la table !
Oui on a des mots croisés pour s’occuper !

Nous ne passons pas plus de temps à Punta Arenas, malgré des réserves naturelles proches et d’autres musées dans la ville. Nous allons vers notre prochaine destination : Puerto Natales !

Puerto Natales

Après quelques heures de bus nous voilà donc à Puerto Natales.

On peut admirer pour notre première soirée un beau coucher de soleil au bord de l’eau

La principale activité ici, c’est le parc naturel Torres del Paine. On s’était rendu compte quelques jours avant que pour faire un trek de plusieurs jours dans ce parc il fallait réserver des mois à l’avance et qu’en plus un emplacement de camping peut valoir jusqu’à 80€ (le double avec les repas). Nous avons donc décidé de planter la tente dans un camping en ville et d’aller voir le parc seulement sur la journée. Et s’il y a une seule rando à faire c’est bien celle qui mène jusqu’à la base des tours qui donnent leur nom au parc ! Paysages variés, nous avons trouvé le secteur encore plus beau que le parc de la Terre de feu.

Sur le sentier qui mène à la base des tours

Dommage qu’arrivés en haut, les nuages nous empêchent de voir les tours. Mais le lac a une magnifique couleur verte.

Base de las Torres (cachées par les nuages)

Et on voit quand même les tours une fois redescendus !

Au loin, les tours

Étant donné le mauvais temps du jour suivant, nous sommes restés au camping pour prévoir notre itinéraire des prochaines semaines (on ne croirait pas, mais 6 mois, ce n’est pas si large pour remonter l’Amérique du Sud !) et on a aussi fait quelques emplettes : Loïc (et Maroussia aussi mais dans une moindre mesure) a craqué pour un brûleur à gaz (de qualité) alors qu’on avait décidé de ne pas en emporter de France. Mais bon au final c’est vrai que c’est quand même pas mal quand on fait du camping. Et comme il faut bien un contenant pour faire chauffer avec le brûleur, on a aussi acheté une popote.

Le matériel acquis !

Pour la prochaine étape on repasse la frontière afin d’aller à El Calafate en Argentine.

El Calafate

Des touristes du monde entier viennent dans ce village dans le but de voir une seule chose : le glacier Perito Moreno.

Mais pour notre première journée, avant de voir le glacier de près, nous faisons une randonnée depuis le lago Roca jusqu’au Cerro de los Cristales, d’où nous avons une vue spectaculaire sur les montagnes environnantes et le glacier.

Vue depuis le Cerro de los Cristales

Nous avons aussi la chance d’observer 2 condors qui planent autour du pic … impressionants !!

Condor des Andes (vu de dessus)

Balade dans la ville en fin d’après-midi, où l’on croise toutes sortes de choses…

Vitrine typique d’un restaurant argentin
Animaux typiques du paysage patagonien

Évidemment on ne pouvait pas passer à côté de la visite du glacier le lendemain. Un bus nous dépose dans le parc national, au départ du sentier des passerelles qui longent la côte du Lago Argentino face au glacier (plus de 5km de passerelles !). Après avoir marché quelques minutes et avoir observé quelques blocs de glace à la dérive, nous voilà en face de la masse imposante du Perito Moreno. Un mur de glace de 50 à 70 m de haut, d’un bleu intense, comme flottant sur le lac. On entend les craquements de la glace. Et tout d’un coup, un morceau qui se détache !

Chute d’un bloc de glace (vidéo)

Nous cheminons pendant environ 4h sur les passerelles avec des arrêts fréquents pour observer l’impressionnant glacier. C’est un peu perturbant de voir ce paysage de glace alors qu’il n’y a pas de neige sur les montagnes à côté. Et c’est frustrant d’entendre des morceaux de glace qui tombent quand on est sur la partie du chemin au milieu de la forêt, quand ça arrive tout le monde se met à courir pour observer le spectacle de la chute !

Un morceau prêt à se détacher (tout le monde attendait avec les téléphones prêts à filmer)

Après cette matinée qui ne nous a pas laissé de glace, nous reprenons un bus pour nous emmener dans le village d’El Chaltén, situé plus au Nord à l’autre extrémité du parc naturel des glaciers.

El Chaltén

Après avoir traversé encore de grandes plaines aux allures de déserts, on rentre soudainement dans le relief et on arrive au village d’El Chaltén. On tombe vite sous le charme de ce petit village entouré par les montagnes avec à la première place le Mont Fitz Roy.

La première journée à El Chaltén sera consacrée à deux jolies balades dans les environs :

  • Des miradors d’où l’on peut apercevoir le village d’un côté et la plaine désertique de l’autre
  • Et une cascade que l’on atteint après avoir marché dans la valle de los vueltos en longeant une rivière bleue très méandreuse.
La plaine (désertique) de l’autre côté d’El Chaltén

Le lendemain nous partons pour 2 jours de trek avec nos sacs sur le dos, avec pour objectifs des points de vue sur le cerro Torre et le cerro Fitz Roy.

Pour la première étape ce sera direction le cerro Torre. Les sacs sont bien lourds, heureusement nous pouvons laisser nos affaires au campement qui se situe au bas de la belle montée finale menant à la Laguna Torre. Une fois là-haut la vue est déjà époustouflante sur les pics du cerro Torre (malgré les nuages). On pousse jusqu’au Mirador Maestri d’où l’on peut mieux voir le glacier qui descend jusque dans la Laguna.

Le Gran glaciar et son lac marron

S’ensuit une traversée pour rejoindre notre camp du soir, on longe deux jolies lagunes, Madre et Hija, puis on arrive sous la pluie au campement Poincenot sous les arbres. Nous y passons une bonne nuit !

Remplissage des bouteilles d’eau et montage de la tente

La seconde étape sera la montée vers le cerro Fitz Roy (après une longue hésitation on n’a pas eu le courage d’y monter pour le lever du soleil). Plutôt raide ! Le suspense de la vue jusqu’au dernier moment de l’ascension … et le spectacle est encore plus beau que la veille ! Le Mont Fitz Roy et ses voisins (dont le mont Saint-Exupéry !) se détachent sur le ciel bleu, et la couleur de la lagune ne fait que rajouter de la beauté au spectacle.

Les Cerros autour du Fitz Roy

On redescend ensuite doucement vers El Chaltén. Petit passage par un mirador sur le río de los vueltos.

On se prépare ensuite pour notre prochain périple : la traversée de la frontière entre El Chaltén et Villa O’Higgins au Chili en 3 jours, qui nous a réservé quelques surprises… Mais ce sera pour le prochain article 😉

Anecdotes diverses

Nos coups de coeur sur ces étapes :

  • La surprise des dauphins qui nous ont suivi pendant un moment sur le détroit de Magellan.
  • Le chat de Miguel, notre hôte à Punta Arenas (et Miguel aussi, en plus il a dit qu’on parlait bien espagnol).
  • La balade au milieu des manchots et de leurs nids.
  • Le glacier Perito Moreno, sa grandeur, son bleu, ses craquements.
  • La majesté du mont Fitz Roy et de ses lagunes.
  • Les Huemules qu’on a croisé lors d’une rando, animaux nationaux du Chili avec le condor.
Huemul mâle qui était avec sa femelle

Ce qu’on a moins aimé :

  • Le camping à El Calafate et ses (méchants) arbres qui ont répandu plein de sève sur la tente, qui est maintenant toute collante. On attend une bonne pluie pour la nettoyer…
  • Les ronflements des dortoirs des auberges de jeunesse. Après test de plusieurs techniques (simulation d’une forte toux, faire bouger le lit superposé…), la plus efficace reste le tirage de couverture. Nécessite en plus de la rapidité pour se remettre en position dodo si la personne se réveille ! Mais depuis on privilégie les campings, c’est moins cher et on dort mieux dans notre tente, en s’accordant de temps en temps une nuit de confort dans une vraie chambre.

Ce qui nous a interpellé :

  • Pour aller à l’embarcadère de Punta Arenas il fallait qu’on prenne la ligne 15, et on s’est rendu compte après avoir attendu le bus un long moment qu’il fallait en fait qu’on arrête un taxi collectif (et après avoir fait la blague « hé regarde il y a un 15 sur le taxi, c’est pour nous haha »).
  • Le responsable du camping d’El Calafate, après qu’on ait dit nos prénoms, nous a montré la photo d’un oiseau appelé « Loica » et nous a dit qu’on pourrait en voir, malheureusement ça n’a pas encore été le cas (ou alors très rapidement).
  • Les billets de 5 pesos en Argentine ont arrêté d’être utilisés le 29 février, juste assez pour qu’on ait le temps d’en avoir mais qu’on ne puisse pas s’en servir à nouveau.
  • Côté nourriture, au Chili sur tous les paquets il y a écrit « alto en azucares, alto en calorias, alto en grasas« , ça ne donne pas très envie ! On a aussi bien aimé le pâté de foie con (hongos).
  • On est tombé sur un super panneau de signalisation à El Chaltén…
Vu au SUD de la Patagonie (Ushuaïa)
On est à 13 304 km de la maison !

Prochaine destination :

Villa O’Higgins, et le périple de la traversée de la frontière…

PS :

Le présent article retrace nos étapes qui commencent à dater un peu au moment de sa publication. Nous sommes actuellement au Chili et la situation vis à vis du coronavirus sur place évolue rapidement. Nous en parlerons plus tard…

6 commentaires sur « La Patagonie, suite »

  1. Sport, sport à tous les étages, alors vive la forme. Les paysages méritent cet effort et les photos sont superbes. Avec Perpignan à 13 000 km ! Nous pensions que vous alliez échapper à la pandémie mais avec retard elle risque de vous perturber alors que tout semble si magnifique. Bonne chance pour la suite jean paul

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  2. Nous avons reçu avec beaucoup de bonheur ce nouveau message!
    Des photos magnifiques, des clins d’oeil inespérés, des aventures mirifiques!
    J’applaudis pour l’achat du réchaud et popote!
    Nous espérons que vous pourrez poursuivrent vôtre périple dans de bonnes conditions physiques et sanitaires.
    Nous vous embrassons très fort!
    Philippe et Jehanne

    Aimé par 1 personne

  3. super ce que vous faites vous n’êtes pas confinés profitez en bien c’est jehanne qui m’a passé votre blog merci cela me fait passer de bons moments
    bisous à tous les deux martine

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