Haut-Aragon, Haute-Garonne et Val d’Aran – Jours 27 à 34

Portion sur le GR11, le GR transfrontalier et le GR10, qui va nous faire naviguer entre Haut-Aragon, Haute-Garonne et Val d’Aran. Passage par les massifs des Posets, du Perdiguère, de l’Aneto et des Encantats !

Etape 23 : de Parzán au Refuge Viados

Récap en bref :

  • Distance : 22 km
  • D+ : 1481 m
  • D- : 910 m
  • Départ : 9h15
  • Arrivée : 17h45

Récap détaillé :

Départ pas trop matinal ce matin, on commence par rattraper le GR11 au-dessus de Parzán qui nous conduit à l’entrée de la piste du col d’Urdiceto.

Ce sont 11km de piste et 1100 m de dénivelé positif qui nous attendent jusqu’au col … heureusement dans un beau vallon arboré jusqu’à la centrale hydroélectrique d’Urdiceto. Nous pique-niquons ici à côté du petit lac de retenue.

La fin de la montée au col se fait en plein soleil, pas forcément la partie la plus intéressante.

Heureusement au col la vue est au rendez-vous sur les pics des Posets au fond.

La descente est aussi longue (environ 11km) et pour la majeure partie sur une piste. De ce côté, le « valle de Gistaín » est moins encaissé qu’à Parzán, et plus verdoyant.

Dernière pause avant la petite montée finale au refuge qui finit de nous casser les pattes. Mais l’arrivée au refuge est splendide, belle maison en pierre surplombant des prairies parsemées de cabanes en pierre, avec en fond les pics et crêtes des Posets et Llardana à plus de 3300 m. On peut y admirer de magnifiques plissements dans la roche.

Vue depuis le refuge de Viados

Repas du soir au refuge, puis on plante la tente à côté. Ce n’est pas censé être autorisé (on ne peut bivouaquer qu’à partir d’une certaine altitude dans les parcs espagnols) mais c’est tout de même toléré.

Vingt-septième nuit

Etape 24 : du refuge de Viadós au lacs des Isclots

Récap en bref :

  • Distance : 17 km
  • D+ : 1542 m
  • D- : 834 m
  • Départ : 8h35
  • Arrivée : 17h40

Récap détaillé :

Retour côté français pour cette étape. De plus, détail notoire, on est à la moitié des 48 étapes prévues initialement dans le parcours !

Départ du refuge avec un beau soleil, mais la tente toute humide n’a pas eu le temps de sécher.

On se dirige vers la « Pleta de Añes Cruces ». Sur la route on croise un grooos taureau que l’on contourne bien sagement.

Ensuite direction le Port d’Aigues Tortes. Dans la montée on croise 2 HRPistes qui font le trajet dans le sens inverse. Arrivés au col on pique nique avec une belle vue sur le Bachimania juste au dessus, les Posets au sud, et le Pic des Gourgs Blancs et le Perdiguère à l’ouest.

La descente se fait par le vallon d’Aygues-Tortes jusqu’à la cabane de Prat-Cazeneuve actuellement occupée par la bergère. Il est encore tôt dans l’après-midi donc on décide de continuer notre route vers le vallon des Gourgs Blancs où l’on aurait dû passer demain.

Passage au premier lac, de Pouchergues. Petite frayeur mutuelle alors que Maroussia, ne voyant plus Loïc devant, est partie sur le mauvais chemin et que Loïc, ayant avancé trop vite, ne voit plus Maroussia derrière. On se cherche et on s’appelle pendant un moment mais finalement tout rentre dans l’ordre, on continue sur un chemin de service qui permet d’arriver au vallon des Gourgs Blancs en s’évitant de descendre à la Soula puis de remonter quelques centaines de mètres de dénivelé.

Arrivée au lac de Caillauas avec son beau barrage.

Il reste 2 km et 200 m de dénivelé jusqu’aux lacs des Isclots que tout le monde nous conseille. Nous terminons donc par cette dernière montée, sous un beau soleil de fin d’après midi.

Arrivés aux lacs, la vue est en effet magnifique. Des petites îles, les pics des Gourgs Blancs au dessus, le pic des Spijeoles au loin.

Séance photo acrobatique

Petit plouf dans le lac pour Loïc, qui dit qu’elle est froide donc Maroussia n’y va pas.

On plante la tente au bord du lac en profitant de la chaleur du soleil du soir avant qu’il ne se cache. Encore une belle nuit nous attend après cette grande journée !

Vingt-huitième nuit

Etape 25 : Du Lac des Isclots au Refuge du Portillon

Récap en bref :

  • Distance : 6,5 km
  • D+ : 820 m
  • D- : 686 m
  • Départ : 8h30
  • Arrivée : 14h

Récap détaillé :

Montée sous un beau soleil matinal vers le col des Gourgs Blancs. Un peu de neige mais pas besoin de cramponner jusqu’ici. Devant nous on peut admirer les « 3000 » du cirque du Portillon.

Loïc monte faire le pic Gourdon juste au-dessus du col. D’ici on peut admirer les lacs d’Oô, Espingo, Portillon, lac glacé, ainsi qu’entre autres pics, le Spijeoles, Perdiguère, Gourgs Blancs, pic d’Oô … bref de quoi enumérer jusqu’à plus soif !

Où est Loïc ?

La redescente depuis le col se fait en crampons, on vise le pluviomètre posé en surplomb du lac glacé. Et on finit notre montée vers la tusse de Montarqué (étrange et beau replat herbeux/cailĺouteux à presque 2900 m), d’où l’on surplombe le lac et le refuge du Portillon (Jean Arlo).

Lac du Portillon (avec le refuge en tout petit à côté du barrage)

Arrivés ensuite au refuge on installe la tente. L’occasion pour Loïc de montrer ses talents artistico-maçonniers par l’érigement d’un beau cercle de pierre autour de la tente.

L’orage passe au dessus de nous, heureusement nous sommes bien à l’abri au chaud dans le refuge. On y fait la connaissance d’un ancien HRP-iste, Luciano, qui sera (hormis les gardiens), notre seul compagnon du soir.

Vingt-neuvième nuit (et le beau mur de Loïc)

Etape 26 : du Refuge du Portillon au Refuge de la Rencluse

Récap en bref :

  • Distance : 19 km
  • D+ : 1180 m
  • D- : 1601 m
  • Départ : 6h00
  • Arrivée : 18h00

Récap détaillé :

Réveil à 4h45, le temps de plier nos affaires et petit déjeuner, départ à 6h. Direction le col supérieur de la Litterole. Après avoir contourné le lac, on monte droit dans le pierrier, puis dans un nevé. On arrive au bas du vallon du col, il y a beaucoup de vent, du brouillard et il fait froid. Moment d’hésitation sur le fait de continuer par là car on souhaite faire le Perdiguère (point culminant de la Haute-Garonne) mais sans la vue au bout ça n’a pas le même intérêt …

Finalement on continue, et heureusement car à 8h30 au col, le brouillard et les nuages sont chassés par le soleil ! Montée donc au pic par la crête, l’arrivée au sommet nous offre une belle vue sur les massifs environnants (Maladeta, Posets, …). Coté francais c’est la mer de nuages, coté espagnol c’est plus degagé.

Belle coupe au sommet du Perdiguère

La descente vers l’Espagne comence par un névé bien raide, on passe au-dessus du lac de la Litterole glacé, puis on rallie les hauteurs du vallon de Remuñe. Partie assez plaisante au milieu des banquettes de granit roses, gris, blancs en suivant les langues de neige.

La descente dans le vallon de Remuñe est assez pénible bien que jolie. Le sentier difficile à suivre passant par des gorges demande quelques traversées périlleuses du torrent, ce qui n’est pas du goût de Maroussia. Loïc est stoppé net par une chute en tentant une pointe de vitesse au milieu des gispets (herbes méchantes qui en plus de piquer les fesses quand on s’asseoit dessus, sont très glissantes !). Heureusement plus de peur que de mal, et on finit la descente vers l’Hospital de Benasque en mangeant les premières myrtilles et en admirant des lys jaunes.

Lys jaune

Arrivée dans le bon timing à l’Hospital de Benasque juste avant que l’orage ne s’abatte. On prend la navette jusqu’à la Besurta, puis on monte les derniers 150 m jusqu’à la Rencluse. On y croise les alpinistes revenant de l’Aneto, ils ont l’air bien fatigués ! On dormira au refuge ce soir (qui oblige à prendre la demi-pension pour compenser le fait qu’ils doivent réduire les effectifs à cause du covid), le bivouac n’est pas trop autorisé ici.

Trentième nuit au refuge de la Rencluse

Etape 27 : Le ravitaillement – Port de Benasque et pic de la Sauvegarde

Détail en bref :

  • Distance : 15 km
  • D+ : 1180 m
  • D- : 1180 m
  • Départ : 7h30
  • Arrivée : 15h30

Récap détaillé :

Objectif de la journée, retrouver la famille de Loïc au Port de Benasque pour récupérer du ravitaillement.

Départ à 7h30 de la rencluse. Les premiers grimpeurs de l’Aneto sont partis depuis 5h du mat’. On redescend vers Besurta pour remonter en direction du Port de Benasque où on arrive vers 10h.

La famille ne tarde pas à arriver ! Ils sont partis de l’Hospice de France ce matin, passage par le refuge de Venasque et les lacs de Boums.

On fait la montée jusqu’au pic de la sauvegarde (2750m) juste à côté. De là on a un beau panorama sur le massif de la maladeta et l’Aneto côté espagnol, et sur la mer de nuages côté français !

L’équipe de ravitaillement
Avec la vue sur l’Aneto

Redescente ensuite au port de Benasque avec le précieux chargement. Marrant d’avoir fait ce ravitaillement à cet endroit qui fut autrefois un lieu de commerce et d’échange entre France et Espagne.

On se sépare ici, chacun redescendant de son côté. Pour notre part on retourne à la Rencluse récupérer nos affaires que l’on y avait laissé pour la journée. On se renseigne sur l’itinéraire de l’Aneto que l’on envisageait de faire mais finalement on abandonne l’idée (pas assez équipés, météo trop incertaine).

On décide de camper autour du refuge ce soir en s’en écartant, même si c’est un peu interdit.

Trente-et-unième nuit

Etape 28 : du Refuge de la Rencluse au Refuge de Mulleres

Récap en bref :

  • Distance :10,8 m
  • D+ : 1106 m
  • D- : 858 m
  • Départ : 7h00
  • Arrivée : 13h00

Récap détaillé :

Etape initialement prévue entre la Renclusa et l’Hospitau de Vielha, mais que l’on raccourcira en s’arrêtant au refuge de Mulleres.

Départ vers le col de la Rencluse d’où l’on domine le Plan dels Aigualluts vers lequel on redescend. C’est ici, au Forau dels Aigualluts que l’eau du glacier de l’Aneto disparaît sous la montagne pour ressortir 4 km plus loin en formant la Garonne !

Plan dels Aigualluts

On passe ensuite par un petit vallon assez sauvage, marmottes, marmottons et Isards à foison. Et l’on continue de grimper en direction du col de Mulleres.

Marmotton

Dans la montée finale entre neige et rochers, on voit la météo changer subitement … l’Aneto derrière nous se fait recouvrir par les nuages et les premiers grondements se font entendre. Il n’est que 10h30. On continue de monter puis on s’arrête et on s’équipe pour affronter l’orage voyant qu’il nous arrive dessus : assis sur les sacs, kways, ponchos, et tapis de sol sur la tête !

La joie !

L’orage passe, on se fait arroser de grêle et pluie ! Heureusement ça ne dure que 30 min mais ce fût assez impressionnant !

La grêle

On profite de l’accalmie post-orage pour finir le col. Loïc prend de l’avance pour monter au Pic des Mulleres (vieux compte à régler ici!). C’est la frontière entre Aragon et Catalogne.

L’orage revient au dessus des Mulleres

Puis on entame la descente par la desescalade de la crête puis les pierriers jusqu’aux « Estanhets de Molières ». On entend un nouvel orage qui approche, on se dépêche pour arriver à temps au refuge de Mulleres (ou « Molières » en catalan).

Abri de Mulleres

Joli abri d’urgence assez neuf, on y retrouve un HRP-iste croisé plus tôt qui s’y est abrité aussi. 10 min après, un groupe d’espagnols arrive, ils ont repris la grêle…

Pique nique ici, et on attend que ça passe. Les autres occupants s’en vont en profitant de l’accalmie, nous on décide de rester là pour la nuit pour éviter de se reprendre un orage. Finalement le temps se lève en début de soirée, le soleil pointe le bout du nez, suffisant pour sécher nos affaires. On restera seuls pour la soirée dans le beau refuge.

Trente-deuxième nuit

Etape 29 : du Refuge de Mulleres au Refuge de la Restanca

Récap en bref :

  • Distance : 16,3 km
  • D+ : 915 m
  • D- : 1301 m
  • Départ : 7h30
  • Arrivée : 15h30

Récap détaillé :

On laisse derrière nous le refuge pour descendre vers l’Hospitau de Vielha. Là on profite du réseau mobile pour checker la météo du jour.

Ensuite on monte direction le Pòrt de Rius et le lac de Rius. De gros nuages sont accrochés sur les crêtes des Mulleres derrière nous mais il ne pleuvra pas. On entre ainsi dans le parc national d’Aiguestortes (périmètre extérieur).

Du lac de Rius ou l’on pique nique, nous décidons de prendre le GR11 plus direct que la HRP pour rejoindre le refuge de la Restanca. On est un peu échaudés par l’orage de la veille et le ciel reste menaçant donc pas de prise de risque en passant par les crêtes. Dommage car on loupe de beaux lacs apparement mais on y reviendra !

Finalement arrivée dans l’après midi au refuge, devant le lac d’un bleu profond.

En soirée le brouillard s’installera, mais il n’y aura pas eu de pluie de la journée. Nuit au refuge car le bivouac est interdit au sein du parc national (pas pratique pour nous).

Trente-troisième nuit

Etape 30 : du refuge de la Restanca à Arties

Récap en bref :

  • Distance : 22 km
  • D+ : 847 m
  • D- : 1724 m
  • Départ : 7h45
  • Arrivée : 16h30

Récap détaillé :

Départ sous le brouillard et montée vers différents lacs et cols. On dépasse rapidement la couche nuageuse pour la surplomber, magnifique !

On entre brièvement dans le Parc National d’Aiguestortes, l’occasion d’apercevoir certains des lacs et les Bessiberis en fond. Après le Port de Caldes on redescend vers le lac et le refuge de Colomers.

On suit le GR11 pour rejoindre le Coll de la Ribereta où on pique-nique. Puis c’est une looongue descente vers Arties majoritairement par de la piste puis de la route. Heureusement une portion très florale, et pleine de pieds de framboisiers sauvages couverts de framboises !

Miam !

Arrivée dans le beau village de Arties, camping pour la soirée et ravitaillement, au bord de « l’Arriu Garona ».

Trente-quatrième nuit

Bilan statistique à environ mi-parcours

  • Nombre d’étapes : 30
  • Heures passées en balade : 237,55 h soit 7,55 h en moyenne par étape
  • Distance parcourue : 496 km soit 16,5 km/étape en moyenne
  • Dénivelé positif : 34459 m soit 1145 m/étape en moyenne
  • Dénivelé négatif : 32105 m soit 1070 m/étape en moyenne

Les valeurs sont bien sûr données à titre indicatif et à priori légèrement minorées en raison de la précision du tracé à la main sur les applis carto utilisées (IGN’rando et AlpineQuest)

5 commentaires sur « Haut-Aragon, Haute-Garonne et Val d’Aran – Jours 27 à 34 »

  1. Coucou à tous les deux ! Je me régale de lire vos exploits !!! Je ne savais pas que les Pyrénées, c’était tant l’aventure, rhalala !!! Ce qui est sûr, c’est que vous nous reviendrez méga musclés des jambes, hi hi hi !
    A bientôt !
    Myriam, peinarde dans son canapé !

    J’aime

  2. Aujourd’hui, sur la Dépêche : Exploit d’Erik Clavery qui aurait fait la traversée des Pyrénées en 10 jours. Je suis sceptique ! Il n’a pas dû prendre les mêmes sentiers que vous ! C’est trop dur ce que vous faites !
    Je vous admire !
    Bises
    Monique

    J’aime

  3. Bonjour à vous deux.
    Après vous avoir vu EN VRAI pour le ravitaillement, nous continuons à suivre vos exploits, aventures, péripéties…
    Pour améliorer vos commentaires, sachez que le lis couleur rose, c’est le lis Martagon et le jaune, le lis des Pyrénées.
    Pas de photo des vautours? Trop dur pour avoir des clichés?
    Bonne continuation pour les prochains jours, en espérant que vous ayez enfin un temps plus clément!
    Nous vous embrassons et pensons bien à vous.
    Philou et Jehanne

    J’aime

  4. On grimpe on descend on découvre on admire …on a même mal aux guibolles en vous suivant …mais que de souvenirs . Le meilleur est sans aucun doute ,pour moi, l’ascension du mont Perdu Continuez les enfants et profitez de tout ces instants de vie intense. On vous serre dans nos bras pas trop fort car c’est la canicule ici!!!
    Suzon et Jacky

    J’aime

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer